Marcher. Toujours marcher. Depuis quelques mois, marcher était devenu l'occupation principale de Nami. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle n'avait que ça à faire. Elle ne dépendait plus de rien ni de personne. Sa mère était morte, elle abandonna sa cachette pour réellement vivre. Mais ça ne lui convenait pas. Les gens la dévisageaient, et elle avait bien vite deviné qu'elle était une "vampire", comme elle les avait si souvent entendu crier. Et sa mère lui manquait tant... Désormais, Nami ne vivait plus : elle survivait. Comme un animal, son seul but était de se nourrir et de trouver un endroit chaud où dormir. Elle avait quitté la ville précédente, ne lui trouvant plus aucun interêt et marcha plusieurs jours dans des marécages. Il y avait quelques trucs bons et faciles à trouver puis manger, mais il ne faisait pas très chaud. Vraiment pas chaud. Etant une demi-vampire, certes, elle ressentait moins le froid que les autres, mais par moments, il lui arrivait de frissoner, alors elle allait en ville. La nourriture était moins facile à trouver, mais bon, il y en avait quand même un peu, il suffisait de travailler, ou de savoir où chercher.
Elle arriva enfin devant le portail de la ville. Grand, Nami le fixa un peu avant de s'engouffrer dans le minuscule entrebaillement qu'elle avait créé. Le soleil se couchait, les dernières bonnes personnes rentraient chez elle, sans faire attention à la nouvelle venue. Elle devait avoir un drôle d'air, avec ses longs cheveux noirs décoiffés, sa peau pâle et sa maigreur, ainsi que ses bottes dont le bas était vaseux, son haut, déjà court, ainsi que sa petite jupe, déchirés par endroits, le tout aussi noir que ses cheveux et ses étranges mitaines qui remontaient telles un filet. Le soleil se couchait de plus en plus, tandis que Nami se redressait. La nuit, elle se sentait un peu plus en forme, sûrement encore à cause de son père. Elle n'amait pas ce genre de choses, voir la nuit, être agile, supporter beaucoup mieux la douleur, elle s'en passerait bien. Ces avantages ne calmaient pas sa faim. Elle était toujours présente, jamais elle ne la quittait et ces temps-ci, la demoiselle avait si peu mangé qu'une envie sanguinaire lui traversaient l'esprit, par moment.
Elle quitta alors ses pensées lorsqu'elle entendit quelqu'un approcher. Au bruit, c'était un homme. Il venait vers elle. Qui était-il pour arriver alors que la nuit débutait ? Elle attendit, il se rapprochait. Elle aperçus enfin sa silhouette et releva les yeux, les bras croisés, et attendit qu'il vienne vers elle et engage la conversation, ou qu'il continue son chemin.